Lawrence Carroll fige le temps
Si elles étaient un bruit, les œuvres de Lawrence Carroll seraient un souffle… Une fleur ? Un coquelicot séché caché entre les pages d’un livre. Un insecte ? Un papillon de nuit aux ailes poudreuses. La galerie Karsten Greve rend hommage à ce peintre de la subtilité et du silence en présentant des œuvres réalisées entre 2009 et 2013. Le titre de l’exposition Nothing Gold Can Stay (nul or ne peut durer), tiré d’un poème de l’américain Robert Frost, évoque les thèmes chers au peintre : la beauté impermanente de la nature, la périssabilité de toutes choses. Dans de grandes toiles minimalistes, aux délicates tonalités de beige, l’artiste évoque le temps qui passe avec ses accumulations et ses destructions. La technique participe au propos. Lawrence Carroll travaille à la cire, à l’acrylique sur bois ou sur toile. Il utilise différents matériaux, comme du plastique, des morceaux de toile, des dessins, des photographies, qu’il superpose, colle, coud et recouvre de peinture, de graffitis. Le processus de création est long, l’artiste attend que les choses prennent leur place, qu’elles s’avèrent nécessaires à l’œuvre et la révèlent dans une nouvelle signification. Comme « dans une chute de neige où le tout disparaît doucement jusqu’à quelque chose d’autre se dévoile. »
Lawrence Carroll, Nothing Gold Can Stay, Galerie Karsten Greve, 5 rue Debeylleme, 75003 Paris. Jusqu’au 3 août 2013.
In a few words :
The Karsten Greve gallery in Paris presents the last works of the American-Australian painter Lawrence Carroll. “Nothing gold can stay”, the title of this exhibition is a reference to a poem written by the American writer, Robert Frost celebrating the lapsed beauty of nature. The works presented in the exhibition were done with a mixed technique. Thus, wax, acrylic, cloth, pieces of canvas and many other materials create a superposition that recalls the progressive accumulation of all things in time. The white and beige paint that covers the canvas reveals things while dissimulating them.