Foires de printemps : Drawing Now
La voilà, la Spring Art Week ! Cette première semaine de printemps est une semaine bien remplie pour les amateurs d’art parisiens. Pas moins de quatre salons de très bonne facture ouvrent leurs portes : Drawing Now le salon du dessin contemporain, Art Paris Art Fair, le Salon du dessin (regroupant désormais dessins anciens, modernes et contemporains), et enfin DDessin…
Commençons par mon préféré, Drawing Now, le salon du dessin contemporain, qui pour sa huitième édition, s’installe dans un lieu superbe, entièrement rénové, le marché du Carreau du Temple non loin de la place de la République. Une annexe, réservée aux toutes jeunes galeries, se tient à quelques mètres de là à l’Espace Commines, un autre bel espace parisien. Le salon confirme son exigence de qualité. Cette année est un bon cru. On trouve quasiment une jolie surprise par stand, un coup de cœur par allée. J’y ai retrouvé des artistes dont je suis fan : Barthelémy Togho à la Galerie Lelong, Pierrick Naud à La Galerie Particulière, Françoise Petrovitch à la Semiose Galerie, François Bard à la Galerie DX, Pat Andrea à la galerie Huberty & Breyne…
Ce salon a été également pour moi l’opportunité de belles découvertes. Dont voici un petit échantillon.
Les sculpturaux dessins de montagnes, quasi abstraits, d’Angélique Lecaille à la galerie mélanieRio. L’artiste, née en 1975, réalise des grands formats à la mine de plomb, au graphite ou au Rötring à partir d’images récupérées dans les médias. Ce sont principalement des paysages (nuages, montagnes, grottes) ou des explosions. Le sujet représenté devient intemporel, le spectateur s’y dilue dans une rêverie contemplative.
Les portraits provocants, à la limite du mauvais goût de Colin Cook et Bill Shambaugh, à la galerie Mirko Mayer / m-projects. Dans cette série « Portraits of the Artiste with Pretty Girls », les deux hommes font preuve d’une ironie mordante, plus profonde qu’il n’y paraît au premier abord. Dans ces œuvres, les tâches sont précisément réparties. Colin Cook réalise un dessin hyperréaliste, fouillé comme une photographie. Bill Shambaugh, ami de l’artiste, mais qui ne sait pas dessiner, se charge d’un des personnages. Le trait est alors plus grossier, maladroit. La juxtaposition des deux univers crée un certain malaise chez le spectateur. L’œuvre s’interroge sur la place de l’artiste, sur son identité. L’artiste n’est en effet pas toujours celui qu’on croit…
Les ambiances délicieusement surréalistes de Gideon Kiefer à la galerie Geukens & De Vil Gallery. Né en 1970 en Belgique, l’artiste s’inspire d’images tirées de la vie quotidienne et de la littérature pour montrer l’absurdité de l’existence.
Les scènes de bagarres urbaines, bien ancrées dans le réel, de Johann Rivat à la galerie Metropolis. Johann Rivat est né en 1981, il vit à Grenoble. Ces dessins diffèrent un peu de son travail de peinture (très beau aussi) qui représente un monde de l’après, dévasté, où quelque chose d’effroyable et d’inéluctable est arrivé. Ici, il montre la colère, l’énergie de la révolte…
Les divagations corporelles de Matthias Wyss à la galerie Stephan Witschi. Matthias Wyss, né en 1985, vit en Suisse. Dans ses dessins à la mine de plomb, il part d’un idée ou d’une phrase et se laisse guider par son imagination, créant de nouvelles formes, de nouveaux contenus dans une prolifération monstrueuse et onirique, qui n’est pas sans rappeler Jérôme Bosch.
Les dessins très noirs, entre réalité et contes de fées d’Emeli Theander à la Galerie C. La jeune femme, née en 1984 en Suède, vit actuellement à Berlin.
Les dessins sculptures de Cathryn Boch à la galerie Claudine Papillon. L’artiste, née en 1968 à Strasbourg, est lauréate du prix Drawing Now 2014. Pour créer ses œuvres, elle part de photographies, de papier journal, de cartes, de toutes sortes de supports qu’elle froisse, scarifie, brode, troue, peint, dessine, etc. De cette alchimie naît une œuvre en trois dimensions précieuse et fragile comme un bijou.
Les dessins très actuels de Julien Beneyton à la Galerie Olivier Robert. Né en 1977, vivant à Paris, Julien Beneyton dessine et peint des scènes de la vie quotidienne auxquelles il a personnellement assisté. Qu’il s’agisse d’un artiste hip-hop à New York ou de pêcheurs en Mauritanie, le point de départ est toujours une rencontre avec une personne ou un endroit particulier. Dans ses portraits et ses scènes de rue, l’artiste enrichit la composition existante en ajoutant objets et figures. Il souligne des détails qui servent d’indices sur la personnalité du sujet.
œuvre en-tête : Gideon Kiefer.
Infos pratiques :
Drawing Now Paris, du 26 au 30 mars. http://www.drawingnowparis.com/infos-pratiques/