FIAC 2018 : mes 3 coups de cœur
Grayson Perry et sa tapisserie
Impossible de les manquer, ni l’artiste ni son œuvre. Lui, revêtu du costume de Claire, son alter ego artistique : grande robe bleue à falbala et maquillage outrancier. Grayson Perry est une star dans son pays, l’Angleterre. Nous le connaîtrons mieux en France, grâce à son exposition à la Monnaie de Paris, qui vient de démarrer. Quant à l’œuvre, c’est une tapisserie aux dimensions gigantesques : 7 mètres de long, 3 mètres de haut. Elle représente l’Angleterre d’aujourd’hui, avec ses autoroutes, sa campagne triste, ses petites maisons d’ouvriers bien alignées.
« J’ai commencé ce travail avec le désir inoffensif de réaliser une grande tapisserie de paysage, explique l’artiste. J’ai toujours aimé les lieux entre deux, les « edgelands », qui sont devenus aujourd’hui à la mode. L’endroit imaginaire que j’ai décrit n’est pas sans rappeler les paysages de l’Essex où j’ai vécu très jeune. Le travail en couches de l’image renvoie à certains de mes premiers carnets de croquis réalisés à l’école d’art. J’étais à mi-chemin de la réalisation de cette œuvre lorsque j’ai réalisé que je dessinais inconsciemment une transcription de l’un de mes tableaux préférés, Battle of Britain de Paul Nash. Ayant reconnu ce pouvoir de l’inconscient, j’ai poursuivi, en faisant ressortir ces associations et en insérant des références aux conflits actuels dans notre société. »
Battle of Britain, Grayson Perry, tapisserie, 2017, 302,7 x 701 cm. Présentée par la galerie Victoria Miro
Les œuvres au pigment de Sam Falls
Sam Falls est un artiste américain multidisciplinaire, inspiré par la nature. Il a réalisé plusieurs séries d’œuvres traitant du processus naturel de décomposition et de détérioration, comme l’effet à long terme du soleil et de la météo sur la progressive dégradation et disparition de ses œuvres. Ici, il a posé sur son support des éléments végétaux cueillis au hasard, qu’il a saupoudrés de pigments. L’œuvre a été exposée au plein air. Les intempéries et le temps ont fait le reste.
Pacific ocean (Leo Carrillo, CA, H), Sam Falls, pigments sur toile, 228,5 x 406,5 cm, 2018. Présenté par la galerie Eva Presenhuber
2020, Sam Falls, pigment sur toile, 209,5 x 209 x 3 cm, 2018. Présenté par la galerie Eva Presenhuber
La violence faite aux corps de Miriam Cahn
Bien que travaillant dans une région isolée des Alpes, cette artiste suisse s’inspire des fracas de notre monde contemporain. Ses œuvres aux couleurs spectrales, au dessin quasi enfantin, contrastent avec l’impudeur de leur sujet, la violence faite aux corps. La fascination se lie à la répulsion.
Les œuvres de Miriam Cahn sur le stand de sa galerie Jocelyn Wolff à la Fiac
Pour tout savoir sur la FIAC
Du jeudi 18 au dimanche 21 octobre 2018, Grand Palais, Petit Palais & Hors les Murs, Paris
Prochaine édition
du 17 au 20 octobre 2019